Livre édité par les Editions Publibook

http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782748353211

 

                                      Synopsis:

  Cette comédie légère et intimiste met en scène deux femmes de caractères diamétralement opposés.

 
Elles se réunissent dans une maison familiale retirée des Yvelines pour passer une soirée amicale entre femmes.
Mais c'est sans compter sur l'arrivée inopinée d'un cambrioleur apparaissant sous les traits d'un séduisant jeune homme. L'histoire ne s'arrête pas là... Ce n'est pas fini ! Une autre surprise les attend ! Décidément la soirée promet d'être mouvementée.
 
Critique
Lydia Bonnaventure : Mes Promenades Culturelles.
Si je vous dis Black Shadow, cela vous fait penser à quoi ? Non, ce n'est pas le nom d'un diamant – encore que – mais bel et bien le titre de la première pièce de Katia Verba. Vous voyez maintenant mon analogie avec le bijou.
 
Très agréable, cette comédie légère (en apparence du moins) est dans la droite lignée de Labiche ou Feydeau : gaie, enlevée, on sourit et on rit tout au long de cette pièce qui doit être aussi agréable à lire qu'à regarder. Les personnages sont irrésistibles, à commencer par Ambre de la Minaudière (avec un nom pareil, on sait déjà que l'on ne va pas être dans une tragédie antique dégoulinante de pleurs), plus préoccupée par la préparation de ses boissons alcoolisées que par sa relation avec les hommes auxquels elle ne veut pas s'attacher... enfin, en surface, car lorsqu'elle se retrouve avec son Arnaud au téléphone, elle devient aussi douce qu'un agneau. Son amie, Séréna Pezzoli, est loin d'être un cerveau et c'est justement la relation entre ces deux-là qui prête à rire. Ambre domine. J'avoue quand même avoir un faible pour Pénélope Pontamine, bonne femme complètement déjantée, instable, immature. Quant à Lucas, seul homme présent physiquement, son rôle est finalement secondaire. La focalisation est faite sur les femmes, avec tous les clichés qui amusent : la petite bourgeoise portée sur la boisson, l'écervelée fan de potins (la seule chose qu'elle puisse comprendre!) et la malade lunatique, à la limite de la folie (et lorsque je dis limite... tout est subjectif). Mais qu'on ne s'y trompe pas, tous les rebondissements (et il y en a) vont être déclenchés par un homme : le fameux Arnaud dont je parlais plus haut. L'amour, toujours l'amour... mais un amour un peu spécial tout de même. Allez, je n'en dis pas plus.
 
 Katia Verba me surprend toujours. Par son talent, tout d'abord, qui n'est plus à démontrer. Par les retournements de situation ensuite, tant dans les pièces que chez le lecteur. Vous pensiez que vous étiez dans une simple comédie au ton badin ? Vous pensiez connaître le mot de la fin ? Certainement pas ! De plus, elle inscrit ses pièces à la fois dans la modernité (par le ton et le style) mais également dans une certaine intemporalité. Voici une pièce qui aurait pu être jouée par la Maillan (que j'aimais beaucoup, soit dit en passant) et qui pourra être jouée dans vingt ou trente ans sans aucun problème. Et, n'est-il pas important, dans notre société basée sur l'immédiat, de graver son œuvre dans le rocher de la culture ?
 
 
 
 
Extrait :
 
 
 
SERENA – Il est mort.
AMBRE – George Clooney ?
SERENA – Mais non, le cochon de George. Tu sais que c'est très affectueux un cochon. Et même très intelligent.
AMBRE – Un cochon intelligent, on aura tout entendu... Bon, revenons à nos moutons... et la conclusion de ton article ?
SERENA – Il dit que cinquante-cinq pour cent des personnes interrogées déclarent qu'en mettant en avant la star, ils se rappellent beaucoup moins du produit.
AMBRE – C'est bien la preuve que ton article dit vrai... Justement, à propos de star, où en es-tu toi, de tes cours de comédie ?
SERENA – J'ai arrêté. Ils voulaient me faire jouer Grand peur et misère du troisième Reich de Bertolt Brecht. Ça m'a démotivée net. Moi qui pensais jouer un remake genre Les délires de Blanche-Neige ou Cendrillon en cavale.
AMBRE – Personnellement, je t'aurais bien vue dans la cuisinière enchantée.
SERENA – J'aurais été comme un coq en pâte.
AMBRE – Eh bien ma cocotte, j'ai de quoi te faire oublier cette petite déception. Goûte-moi cette petite merveille, tu m'en diras des nouvelles. (Elle va vers son ordinateur) Et puis ça te rafraîchira la mémoire, en attendant la prochaine parution sur tes sujets hautement philosophiques.
SERENA – Ça va, j'ai compris, tu préfères changer de sujet, je vois bien que la vie des stars ce n'est pas ton trip.
AMBRE (distante) – C'est le moins qu'on puisse dire. Si j'étais au gouvernement, je les obligerais à donner dix pour cent de leur fortune aux plus démunis et Johnny Hallyday ce n'est pas en Suisse qu'il irait mais aux Îles Caïman.

Musique : Hold up de GIUSEPPE ADAMO